Uraho ? Es-tu toujours vivant ?

Uraho ? Es-tu toujours vivant, roman sur le génocide rwandais, préface de Pierre de Boisdeffre, éd. Mols, 1997, Traduit par Miklos Bardos, posface de Janos Lackfi, éd. Harmat KiadoI Alapitvany, Budapest, 1999. Adaptation en roumain par Horia Badescu, éd. Casa Cartii de Stiinta, Cluj-Napoca, 2003, Traduit en finlandais par Jaakko Ahokas. Nombreuses critiques. Prix des Scriptores Christiani, 1998. Prix Henri Davignon de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en 2000.

Le roman a une morale, une seule : la connaissance. Et ici, la connaissance de cette chose qui nous laisse sans voix : les massacres du Rwanda. L’auteur est descendue dans les profondeurs insoupçonnées de l’être humain, là où se côtoient les racines du mal et la spiritualité. Le processus implacable de l’horreur et celui mystérieux de l’amour, Huguette de Broqueville nous les fait vivre avec tant d’art qu’ils deviennent partie de notre vie.

Extrait

Antoine caresse sa machette. Alfred supplie. Ca se passe très vite. A peine le temps de voir. Le cerveau n’a pas la capacité de capter et de réagir, la machette coupe une main d’Alfred. Le sang gicle, la femme hurle. Cyprien tue la femme d’un coup dans la carotide ; les enfants voient le sang jaillir comme une source au printemps, une saignée rouge de l’orchidée sauvage au cri de la mère. Antoine tranche l’autre main d’Alfred. Sur le sol de plus en plus rouge, la petite fille court ramasser la main de son père et tente de la coller au moignon,