Feux et ombre, L’éclat du vécu

L’essai, De la guerre de l’ombre aux ombres de la guerre, de Laurence van Ypersele et Emmanuel Debruyne, m’a plongée dans la guerre de 1940-1945 qui traverse mon roman Lydia, l’éclat de l’inachevé, publié à Paris aux Editions Michel de Maule.

Extrait :

En ce qu’il diffère de l’essai ou de la biographie, le roman a le pouvoir de plonger au cœur du mentir-vrai de la création littéraire. Comme le chat lèche et couture de salive chaque poil de chaque morceau de son corps, sur la trame du déjà-tout-fait, sur le canevas de la réalité, nous assistons aux joyeux mensonges d’une langue mouillée de non-savoir. Car c’est là que se passe la création littéraire, au sein du non-savoir, à la strate la plus profonde, ce point intime et ultime de l’étincelle et sa mise à mots. Le long et allègre processus de la mise à mort du néant, si le créateur l’a « oublié », le roman a le pouvoir de le capter et d’en faire une œuvre d’art.

Francophonie vivante, Décembre 2007